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Dans le but de satisfaire ses besoins, l’homme exerce des pressions non planifiées sur la nature, compromettant ainsi son propre bien-être. La gestion incontrôlée des terres agricoles en est une illustration. Cette étude vise à élaborer un modèle territorial des systèmes d’exploitation des terres agricoles dans le bassin versant d’Affon-Donga (Bénin) pour pérenniser l’usage des terres et promouvoir une agriculture durable. La méthode utilisée combine des statistiques descriptives et inférentielles sur la base d’enquêtes de terrain. Le système de culture et l’exploitation des terres ont été évalués à l’aide des coefficients de Ruthenberg (R) et d’Alan (L). Des analyses spatiales sous ArcGIS, à partir d’images SoilGrids (ISRIC), d’élévation (ASTER GDEM), de Landsat OLI et de données pédologiques, ont permis de constituer une base de données géographiques. Le modèle RUSLE a servi à estimer la perte en sol. Une superposition pondérée a permis de cartographier l’aptitude aux labours et cultures. Les résultats révèlent que la daba (75,3 %) est l’outil de labour le plus utilisé dans le bassin. Le système de culture est permanent (R = 71,9 > 66) et les terres sont surexploitées (L = 1,3 < 5). L’épaisseur du sol arable varie de 7,66 à 40,2 cm selon la position dans le bassin. L’ANOVA montre une différence significative (p = 0,026) entre les fréquences d’indicateurs de dégradation selon les trois portions (amont, moyen, aval) du bassin. La méthode de Tukey révèle que l’aval du bassin se distingue avec une fréquence de dégradation plus faible. La perte moyenne en sol est estimée à 1443,81 t/ha/an. Pour y remédier, 78 629,55 ha ont été identifiés comme zones adaptées à un labour respectueux de l’aptitude des sols. Le modèle territorial ainsi conçu constitue un outil d’aide à la décision pour la mise en œuvre d’une agriculture durable dans la région.