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Description

Les forêts sacrées de Guinée, sanctuaires culturels dans un paysage de plus en plus modifié par l'homme, se révèlent être des réservoirs de biodiversité irremplaçables. Une étude approfondie dans la zone soudano-guinéenne a mis en lumière leur richesse écologique exceptionnelle, recensant plus de 430 espèces végétales, dont près de 250 se trouvent exclusivement dans ces forêts. Ces îlots de verdure, abritant une flore guinéo-congolaise distincte des savanes environnantes et présentant une structure forestière mature, comptent ainsi parmi les écosystèmes les plus riches d'Afrique de l'Ouest. Pourtant, malgré leur statut sacré et leur rôle écologique crucial, ces patrimoines subissent une érosion alarmante. Une analyse sur trois décennies (1986-2017) révèle en effet une régression dramatique de plus de la moitié de leur superficie totale (-57,5%), soit un taux de déforestation annuel moyen de 3,8%. Cette perte accélérée est principalement liée à l'expansion agricole, elle-même favorisée par la pression démographique, la proximité des villages, l'affaiblissement des systèmes de gestion traditionnels et l'influence marginalisante de religions modernes. Au-delà du constat, cette étude souligne donc l'urgence critique de leur préservation. Elle conclut à la nécessité impérative d'une gestion foncière intégrée qui saurait concilier les savoirs coutumiers avec des mesures de protection modernes, afin de sauvegarder durablement ce patrimoine à la fois écologique et culturel unique, aujourd'hui gravement menacé.